Abdoulaye Balbone

En décembre 2020, African Women in Media (AWiM), en partenariat avec l’Union africaine (UA), International Labour Migration (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a organisé la cérémonie de remise des Labour Migration Media Awards.

Abdoulaye Balbone a remporté la première place dans la catégorie Envois de fonds et contributions de la diaspora.

Dans cette interview avec AWiMNews, Balbone évoque ses expériences en tant que journaliste et l’histoire qui a remporté le prix.

Quel a été votre premier choix de carrière et qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans le journalisme?

Je suis économiste de formation (option Planification du développement). J’ai étais en 2011 sur la liste d’attente au concours des cadres du ministère de l’Economie et des Finances. Mais ce concours est tel qu’il est rare que les admis démissionnent pour un autre concours. L’année suivante, j’ai décidé de faire autre chose et un ami m’a conseillé de déposer mes dossiers pour le concours en journalisme. C’est ainsi que j’ai reçu au dit concours en 2012. Après 30 mois de formation, j’ai été affecté au quotidien d’Etat, « Sidwaya » en 2015.

Parlez-nous un peu de l’histoire qui a remporté le prix et quelle a été votre inspiration?

Mon article traite des investissements des Burkinabè de l’étranger notamment en Italie dans leur village d’origine. Au Burkina Faso, deux villages voisins, Béguédo et Niaogho se distinguent par les réalisations de ses fils vivant en Italie et à l’étranger. Ces deux localités sont de véritables cités, grâce au dynamisme individuel et collectif de leurs ressortissants vivant à l’étranger. Elles ont une longueur d’avance en termes de développement par rapport aux autres villages du pays. Ces villages rivalisent même avec certaines villes du Burkina. En effet on y trouve de belles villas de types européens, de forages et des châteaux d’eau potable, des établissements scolaires, des centres de santé et bien d’autres réalisations construits par la diaspora burkinabè. L’article met aussi en lumière comment cette diaspora burkinabè s’organise pour mobiliser les fonds pour le développement de leurs villages. Ils ont mis en place des associations en Italie au sein desquelles des cotisations mensuelles ou annuelles sont sollicitées aux différents membres. Ils transfèrent les ressources collectées au pays pour les projets de développements ciblés. La maitrise d’ouvrage de ces infrastructures est assurée par une association sœur au niveau local ou par la mairie.

Mon intention était de montrer aux yeux du monde, à travers cet article, qu’au-delà des conséquences négatives de la migration irrégulière, les Burkinabè de l’étranger contribuent énormément au développement de leurs pays respectifs.

Quelle est la meilleure chose à propos de l’histoire et quelle est la chose la plus difficile?

La meilleure chose à propos de l’histoire reste incontestablement la construction et l’équipement des centres de santé dans les dits villages. Ces réalisations sont de véritables épines de moins sous les pieds des populations qui ont des difficultés pour se soigner.

La chose la plus difficile est l’absence de projet fédérateur pour les deux villages. Les ressortissants à l’étranger des deux localités pouvaient cibler un projet commun à financer. Ils pourraient également aider certaines localités du pays qui ont de véritables besoins.

Selon vous, quelle est la principale forme de soutien dont les femmes journalistes de votre région a besoin pour produire des histoires similaires?

Le soutien dont ont besoin les femmes journalistes dans notre région est la formation. Un bon nombre d’entre elles apprennent le métier sans formation de base dans la pratique après leur cursus scolaire ou universitaire. En plus un soutien financier pour la réalisation des projets de reportages s’avère utile pour cette catégorie des journalistes.

Quels conseils donneriez-vous aux journalistes qui souhaitent explorer les thèmes que vous abordez dans leur propre travail?

Comme conseils, je demanderai à mes confrères et consœurs de rester professionnel dans la collecte et le traitement de l’information. Sortir des sentiers battus pour choisir un angle et un sujet qui n’est suffisamment exploré. Un sujet qui sort de l’ordinaire.

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DR. YEMISI AKINBOBOLA

C.E.O & Co-founder, AWiM

Dr Yemisi Akinbobola is an award-winning journalist, academic, consultant and co-founder of African Women in Media (AWiM). AWiM’s vision is that one-day African women will have equal access to representation in media. Joint winner of the CNN African Journalist Award 2016 (Sports Reporting), Yemisi ran her news website IQ4News between 2010-14.
Yemisi holds a PhD in Media and Cultural Studies from Birmingham City University, where she is a Senior Lecturer. She has published scholarly research on women’s rights, African feminism, and journalism and digital public spheres. She was Editorial Consultant for the United Nations Security Council Resolution 1325 commemorative book titled “She Stands for Peace: 20 Years, 20 Journeys”, and currently hosts the book’s podcast.
She speaks regularly on issues relating to gender and media. In 2021 she was recognized as one of 100 Most Influential African Women.